Une Nouvelle Mélodie dans ma Vie

Une Nouvelle Mélodie dans ma Vie

This is a bilingual article, English following French.

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Sous la douce lueur dorée d’un après-midi de septembre, je suis assise près de ma fenêtre, une tasse de café tiédit à côté de moi, mon chat noir, Noir, lové sur mes genoux. Le soleil filtre à travers les rideaux, projetant de longues ombres sur les pages de mon carnet. Ces moments sont ceux que je chéris le plus — silencieux, introspectifs, avec pour seul bruit de fond le bourdonnement léger de la ville. Je viens de terminer Le Mythe de Sisyphe pour la quatrième fois, encore en train de me débattre avec l’idée d’absurdité de Camus, lorsque mon téléphone vibre, m’arrachant à mes pensées.

C’est un message de Marie, une vieille amie de l’université. Avec les années, nos chemins s’étaient séparés, comme c’est souvent le cas lorsque la vie nous entraîne dans différentes directions. Mais elle avait toujours été attentionnée, quelqu’un qui me comprenait d’une manière que peu d’autres pouvaient. Le message était simple : Un petit cadeau pour ton anniversaire. J’espère que cela te plaira. Mon anniversaire était dans quelques jours, et bien que je n’aie rien prévu de spécial, l’idée d’une surprise venant de Marie éveilla ma curiosité.

Quand le paquet arriva quelques jours plus tard, j’étais à la fois excitée et perplexe. La boîte était petite et légère, enveloppée dans un simple papier kraft avec un ruban autour. À l’intérieur, quelque chose que je n’aurais jamais attendu : un kalimba de la marque Newlam. Au début, je ne savais pas quoi en penser. C’était un bel instrument, sans aucun doute, avec sa surface en bois lisse et ses lames métalliques étincelantes. Mais je n’étais pas musicienne. Je n’avais aucune idée de comment le jouer, ni même si je souhaitais apprendre.

Je l’ai retourné dans mes mains, caressant le bois, sentant le métal frais sous ma peau. Il y avait quelque chose d’intrigant à son sujet, quelque chose qui me faisait hésiter. Je l’ai posé sur mon bureau, sans vraiment savoir quoi faire ensuite, et suis retournée à mes habitudes quotidiennes. Mais le kalimba restait dans un coin de mon esprit, comme s’il attendait le moment propice pour être découvert.

Une Nouvelle Découverte

Les jours passèrent avant que je ne touche à nouveau au kalimba. Ma vie suivait son cours habituel : mes journées au centre de consultation psychologique, où je m’occupais des pré-inscriptions avant le début des thérapies, et mes soirées passées à lire ou à écrire. Je menais une vie tranquille, entourée du confort de mes trois chats — Noir, le noir élégant qui me suivait toujours ; Luna, une tigrée au caractère joueur ; et Oscar, mon vieux rouquin, qui préférait dormir au soleil. J’étais satisfaite dans cette bulle de solitude.

Mais un soir, alors que je m’asseyais dans mon fauteuil préféré, en sirotant mon café et en regardant Noir jouer avec un rayon de soleil égaré, mon regard se posa sur le kalimba. Il était là, intact, depuis le jour où je l’avais reçu. Je l’ai pris, plus par curiosité qu’autre chose, et j’ai pincé l’une des lames. Le son qui suivit était doux, mélodieux, presque comme un murmure porté par la brise. Un sourire effleura mes lèvres — c’était simple, mais il y avait quelque chose de captivant.

J’ai commencé à y jouer plus fréquemment après cela. Au début, ce n’étaient que quelques notes aléatoires ici et là, mais bientôt je me suis laissée emporter par son son. Le kalimba était différent de tout ce que j’avais connu. Il ne demandait pas la perfection, ni même la concentration intense que d’autres instruments semblaient exiger. Il était doux, indulgent, et surtout, apaisant. Plus je jouais, plus je me sentais connectée à lui, comme s’il était une extension de mes pensées, un moyen d’exprimer ce que je ne pouvais pas formuler par les mots.

La Philosophie du Son

La philosophie a toujours été mon refuge, une manière de comprendre le monde et ma place en son sein. Je me suis souvent plongée dans les œuvres de Simone de Beauvoir, Camus, et même la sagesse stoïque de Marc Aurèle. Leurs mots avaient façonné ma manière de percevoir la vie, offrant une clarté précieuse dans les moments de doute. Mais le kalimba — cet instrument simple et discret — faisait quelque chose auquel je ne m’attendais pas. Il me permettait de ressentir la philosophie que j’avais passée des années à étudier.

Il y avait quelque chose d’intrinsèquement philosophique dans le kalimba. Chaque note, bien que modeste, résonnait profondément. Cela me rappelait l’idée de l’absurde de Camus — l’idée que la vie est dénuée de sens, mais que nous persistons, créant notre propre sens à travers nos actions. Jouer du kalimba, c’était comme embrasser cette absurdité. Les notes n’avaient pas besoin d’avoir un sens, mais ensemble, elles formaient quelque chose de beau, quelque chose qui existait simplement parce que j’avais choisi de le jouer.

Je me suis mise à intégrer le kalimba dans mon quotidien. Les matins devenaient plus doux, remplis du bourdonnement tranquille de l’instrument alors que je sirotais mon café en regardant le soleil se lever. Les soirées aussi se transformaient en des moments de réflexion, où je pouvais me perdre dans le son apaisant des lames, résonnant à travers mon petit appartement.

Une Connexion Inattendue

Le cadeau de Marie était arrivé à un moment où je ne me rendais pas compte que j’en avais besoin. La vie avait pris un rythme de routine, confortable mais, d’une certaine manière, stagnant. Le kalimba apportait une nouvelle énergie dans ma vie — subtile, mais puissante dans sa simplicité. Ce n’était pas seulement une question de musique ; c’était une reconnexion avec une partie de moi que je n’avais pas réalisé avoir perdue.

Je me suis mise à écrire davantage. Mon journal, autrefois rempli d’entrées sporadiques, est devenu un rituel quotidien. Le kalimba, avec son son doux et apaisant, semblait débloquer quelque chose dans mon esprit. Les idées coulaient plus librement, les pensées qui avaient été enfouies sous le poids de la routine faisaient surface avec clarté. J’écrivais sur l’absurdité de la vie, sur la beauté de la simplicité, sur la manière dont nous trouvons du sens dans les petites choses.

J’ai même commencé à intégrer le kalimba dans mes séances de yoga. Je pratiquais le yoga depuis des années, atteignant un niveau intermédiaire, mais l’ajout du kalimba apportait une nouvelle couche de pleine conscience à mes séances. C’était comme si la musique et le mouvement étaient entrelacés, chaque note guidant ma respiration, chaque étirement synchronisé avec le rythme des lames. Le yoga avait toujours été ma manière de rester ancrée, mais le kalimba ajoutait une nouvelle dimension à cet ancrage — un sentiment d’harmonie entre le corps, l’esprit et le son.

Les Chats et le Kalimba

Je n’étais pas la seule à apprécier le kalimba. Mes chats aussi semblaient attirés par son son. Noir, toujours le plus curieux des trois, s’asseyait à côté de moi pendant que je jouais, ses oreilles frémissant au rythme des notes. Luna frappait parfois les lames de sa patte, intriguée par le son qu’elles produisaient. Oscar, toujours paisible, se couchait simplement à proximité, les yeux mi-clos, satisfait d’écouter.

Il y avait quelque chose de spécial dans ces moments — assise dans mon appartement, le soleil se couchant à l’extérieur, mes chats autour de moi, et le kalimba dans mes mains. C’était une paix que je n’avais jamais connue auparavant, une tranquillité qui me remplissait d’une manière que je n’aurais jamais imaginée. Le kalimba était devenu plus qu’un simple instrument ; il était devenu un compagnon, un lien avec le moment présent d’une manière à la fois simple et profonde.

Un Cadeau Redécouvert

Au fil des mois, je me suis souvent surprise à penser à Marie et à ce cadeau qu’elle m’avait offert. Nous n’avions pas beaucoup parlé depuis l’université, mais d’une certaine manière, elle avait su exactement ce dont j’avais besoin, même avant que je ne le réalise moi-même. Le kalimba avait apporté un nouveau rythme à ma vie, un rythme calme, réfléchi, et plein de sens.

J’ai contacté Marie, la remerciant pour le cadeau et lui disant à quel point il était devenu important pour moi. Elle fut ravie d’apprendre que je m’étais attachée au kalimba, bien qu’elle ait avoué qu’au moment de l’acheter, elle n’était pas sûre que cela me plairait. “Je pensais simplement que c’était quelque chose que tu pourrais apprécier,” avait-elle dit, sa voix chaleureuse et familière, même après toutes ces années. Et elle avait eu raison. Le kalimba était plus qu’un simple cadeau — il était un rappel du pouvoir des petites choses, de la manière dont les gestes les plus simples peuvent résonner dans nos vies de façons que nous ne pouvons pas anticiper.

Réflexions sur un Nouveau Chemin

Aujourd’hui, alors que je suis assise ici, Noir lové sur mes genoux et le kalimba posé à côté de mon carnet, je ressens une profonde gratitude pour ce voyage que ce petit instrument m’a fait entreprendre. Ce n’est pas seulement une question de musique, bien que cela ait été une joie en soi. C’est la manière dont le kalimba m’a permis de ralentir, de respirer, de me reconnecter avec les parties de moi-même qui s’étaient perdues dans le bruit du quotidien.

D’une certaine manière, le kalimba est devenu une partie de mon identité — tout autant que mon amour pour la philosophie, ma passion pour l’écriture, et mon engagement envers le yoga. C’est un instrument petit et discret, mais il a ouvert de nouveaux mondes pour moi, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.

Et tandis que je pince doucement une mélodie, laissant les notes résonner dans la pièce, je réalise que ce n’est que le début. Le kalimba m’a appris que la vie est pleine de moments inattendus, de petits cadeaux qui ont le pouvoir de nous transformer, si seulement nous prenons le temps d’écouter.

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Under the golden glow of a September afternoon, I sat by my window, a cup of coffee cooling beside me, my black cat, Noir, curled up on my lap. The sun filtered through the curtains, casting long shadows across the pages of my notebook. These moments were the ones I cherished most—quiet, introspective, with nothing but the gentle hum of the city outside to disturb me. I had just finished reading The Myth of Sisyphus for the fourth time, still grappling with Camus’ idea of absurdity, when my phone buzzed, pulling me from my thoughts.

It was a message from Marie, an old friend from university. We had drifted apart over the years, as people often do when life takes them in different directions. But she had always been thoughtful, someone who understood me in ways others couldn’t. The message was simple: A little surprise for your birthday. Hope you enjoy it. My birthday was a few days away, and though I hadn’t planned anything special, the idea of a surprise from Marie piqued my curiosity.

When the package arrived a few days later, I was both excited and confused. The box was small and light, wrapped in simple brown paper with a ribbon tied around it. Inside was something I had never expected—a Newlam kalimba. At first, I didn’t know what to make of it. It was a beautiful instrument, no doubt, with its smooth wooden surface and gleaming metal tines. But I wasn’t a musician. I had no idea how to play it, nor had I ever considered learning.

I turned it over in my hands, running my fingers over the wood, feeling the cool metal beneath my skin. There was something intriguing about it, something that made me pause. I placed it on my desk, not quite sure what to do next, and went back to my usual routine. But the kalimba stayed with me, in the corner of my mind, as if it were waiting for the right moment to be discovered.

A New Discovery

Days passed before I touched the kalimba again. My life was filled with the usual rhythm—work at the psychological counseling center, where I handled pre-registration for clients before they began therapy, and my evenings spent reading or writing. I lived a quiet life, surrounded by the comforts of my three cats—Noir, the sleek, black one who always followed me around; Luna, a tabby with a playful spirit; and Oscar, my elderly ginger who preferred to sleep in the sun. I was content in my little bubble of solitude.

But one evening, as I sat in my favorite chair, sipping coffee and watching Noir play with a stray beam of sunlight, my gaze drifted to the kalimba. It had been sitting there, untouched, since the day I received it. I picked it up, more out of curiosity than anything else, and plucked one of the tines. The sound that followed was soft, melodic, almost like a whisper carried on the breeze. I smiled to myself—it was simple, but there was something captivating about it.

I started playing with it more frequently after that. At first, it was just a few random notes here and there, but soon I found myself drawn into its sound. The kalimba was unlike anything I had ever encountered. It didn’t demand perfection, nor did it require the kind of intense focus that other instruments seemed to. It was gentle, forgiving, and most importantly, it was peaceful. The more I played, the more I felt connected to it, as if it were an extension of my thoughts, a way to express the things I couldn’t put into words.

The Philosophy of Sound

Philosophy had always been my refuge, a way to understand the world and my place within it. I often turned to the works of Simone de Beauvoir, Camus, and even the stoic wisdom of Marcus Aurelius. Their words had shaped the way I viewed life, offering me a sense of clarity in moments of confusion. But the kalimba—this simple, unassuming instrument—was doing something I hadn’t expected. It was allowing me to feel the philosophy I had spent years studying.

There was something inherently philosophical about the kalimba. Each note, though small, resonated deeply. It reminded me of Camus’ idea of the absurd—the notion that life is meaningless, yet we persist, creating our own meaning through our actions. Playing the kalimba was like embracing that absurdity. The notes didn’t have to mean anything, yet together they formed something beautiful, something that existed simply because I chose to play it.

I found myself incorporating the kalimba into my daily life. Mornings became softer, filled with the quiet hum of the instrument as I sipped my coffee and watched the sun rise. Evenings, too, transformed into a time of reflection, where I could lose myself in the soft, meditative sound of the tines as they echoed through my small apartment.

An Unexpected Connection

The gift from Marie had come at a time when I hadn’t realized I needed it. Life had settled into a routine, one that was comfortable but, in some ways, stagnant. The kalimba brought a new kind of energy into my life—one that was subtle, but powerful in its simplicity. It wasn’t just about the music; it was about reconnecting with a part of myself I hadn’t realized I had lost.

I began to write more. My journal, which had once been filled with sporadic entries, became a daily ritual. The kalimba, with its gentle, soothing sound, seemed to unlock something in my mind. Ideas flowed more freely, thoughts that had been buried beneath the weight of routine surfaced with clarity. I wrote about the absurdity of life, about the beauty in simplicity, about the ways we find meaning in the smallest of things.

I even began incorporating the kalimba into my yoga practice. I had been practicing yoga for years, reaching an intermediate level, but the addition of the kalimba brought a new layer of mindfulness to my sessions. It was as if the music and movement were intertwined, each note guiding my breath, each stretch syncing with the rhythm of the tines. Yoga had always been my way of staying grounded, but the kalimba added a new dimension to that grounding—a sense of harmony between body, mind, and sound.

The Cats and the Kalimba

It wasn’t just me who enjoyed the kalimba. My cats, too, seemed drawn to its sound. Noir, always the most curious of the three, would sit beside me as I played, his ears twitching at the soft notes. Luna would occasionally swat at the tines with her paw, intrigued by the sound they made. Oscar, ever the old soul, would simply lie nearby, his eyes half-closed, content to listen as I played.

There was something special about those moments—sitting in my apartment, the sun setting outside, my cats around me, and the kalimba in my hands. It was a kind of peace I hadn’t known before, a quiet contentment that filled me in ways I hadn’t expected. The kalimba had become more than just an instrument; it had become a companion, something that connected me to the present moment in a way that was both simple and profound.

A Gift Rediscovered

As the months passed, I found myself thinking about Marie and the gift she had given me. We hadn’t spoken much since university, but somehow she had known exactly what I needed, even before I knew it myself. The kalimba had brought a new rhythm into my life, one that was calm, reflective, and full of meaning.

I reached out to Marie, thanking her for the gift and telling her how much it had come to mean to me. She was delighted to hear that I had connected with the kalimba, though she confessed that when she bought it, she hadn’t been sure if I would like it. “I just thought it was something you might appreciate,” she said, her voice warm and familiar, even after all these years. And she had been right. The kalimba was more than just a gift—it was a reminder of the power of small things, of how the simplest acts of kindness can ripple through our lives in ways we never expect.

Reflections on a New Path

Now, as I sit here, with Noir nestled on my lap and the kalimba resting beside my notebook, I feel a sense of gratitude for the journey this little instrument has taken me on. It’s not just about the music, though that has been a joy in itself. It’s about the way the kalimba has allowed me to slow down, to breathe, to reconnect with the parts of myself that had been lost in the noise of daily life.

In many ways, the kalimba has become a part of my identity—just as much as my love for philosophy, my passion for writing, and my dedication to yoga. It’s a small, unassuming instrument, but it has opened up new worlds for me, both inside and out.

And as I pluck a soft melody, letting the notes fill the room, I realize that this is just the beginning. The kalimba has taught me that life is full of unexpected moments, small gifts that have the power to transform us, if only we take the time to listen.

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